En 1784, Jacques Louis David avait fait sensation en présentant son célèbre Serment des Horaces, véritable manifeste du néoclassicisme qui lui a permis de s’affirmer comme le chef de file de ce mouvement. Si l’inspiration est plus légère dans le Pâris et Hélène, peint quatre ans plus tard, le décor est toujours à l’antique, hormis les caryatides, à l’arrière-plan, inspirées des caryatides du Louvre de Jean Goujon, datant de la Renaissance. Les corps presque nus, lisses et parfaits comme dans la statuaire grecque, se détachent sur un rideau magnifiquement drapé.
Quelques éléments de mobilier apparaissent dans le décor : un lit de repos raffiné, un siège curule au centre, dont on aperçoit la courbure, et à droite une athénienne, c’est-à-dire un trépied sur lequel brûlaient des parfums. La présence de ces meubles n’est pas anecdotique : elle rappelle que David a appliqué ses principes esthétiques sur d’autres supports que la peinture, et qu’il a notamment dessiné son mobilier, à Rome, en confiant son exécution à l’ébéniste Georges Jacob.
Deux meubles de cette salle paraissent tout droit sortis du tableau de David, un fauteuil curule des Frères Jacob et une athénienne en bronze patiné conçue par l’orfèvre Jean-Baptiste Odiot.